La vieille église Saint Martin-Saint Léonard devenant trop
petite pour accueillir tous les fidèles, décision fut
prise, en 1867, d'acheter un terrain, sur le plateau situé
entre le Boulevard Sainte-Marie (boulevard Hostachy) et
l'avenue de Saint-Germain (avenue de Verdun), au lieu dit
"le clos Artus".
L'affaire semblait bien engagée mais la
construction de la nouvelle église fut retardée d'abord
par la guerre de 1870, puis par la création de la
Commune du Vésinet en 1876 qui faisait craindre une
sensible "perte" de population (ce qui ne fut nullement
le cas) , enfin par l'opposition du curé qui souhaitait
que le nouveau lieu de culte soit construit à
l'emplacement même de l'ancien.
C'est finalement en 1881 que commencèrent les
travaux sous la direction de l'architecte Jean-François
Delarue qui réalisa un édifice de style neo-gothique,
comme cela se faisait à cette époque. Les travaux
s'achevèrent en 1882, sauf l'érection du clocher qui ne
sera totalement réalisée qu'en 1890 grâce à un legs du
Vicomte de Wailly et à une souscription des fidèles.
Le 15 octobre 1882 l'église Saint-Léonard fut
solennellement consacrée par l'évêque de Versailles.
Mais Saint Martin ne fut pas pour autant oublié
puisqu'une peinture murale, à droite de l'autel, le
montre partageant son manteau et, sur le bas-côté droit,
un vitrail porte d'ailleurs l'inscription "A nos deux
patrons"...
| L'abbé Philippe, alors
curé, et l'architecte ont tous deux signé
cette oeuvre : l'un apparaît sur le vitrail du
Sacré Coeur, portant la nouvelle église en
offrande, |
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tandis que l'autre,
sur le vitrail de Saint François d'Assise, a
tout simplement donné au saint ses propres
traits, mettant de plus en ses mains une
reproduction de l'édifice ... |
L'église recèle plusieurs statues qui méritent
mention :
- en fond de choeur, un Christ en croix et, à
ses pieds, la Vierge Marie et Saint Jean, ensemble du
XVIème siècle, complété par deux angelots datés de la
même époque,
- un groupe sculpté en bois, probablement du
XVIIème siècle, représentant Saint Joseph et l'Enfant
Jésus,
- en bois également, une Vierge à l'enfant,
tenant une pomme datée du XVIème siècle, et une autre
Vierge au dessus des fonts baptismaux.
On y conserve de plus, un imposant lutrin, présent de la
reine Anne d'Autriche à la paroisse de Croissy (que les
descendants du peintre Poilpot, propriétaire de la
vieille église, ont bien voulu redonner), le tabernacle
du XVIIème siècle qui était autrefois dans la vieille
église et la copie d'un tableau de Raphaël, la Vierge à
la Chaise, peint par un élève d'Ingres.
L'église possède trois cloches.
La plus petite qui sonnait autrefois à l'ancienne
église, y fut bénite en 1775, recevant pour prénoms Anne
Madeleine Paul; la plus grosse, bénie en 1883 est
dénommée Ernestine Mathilde Augustine et la moyenne,
bénite en 1931, Antoinette Madeleine Marie.
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